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La symbolique
de Peter Pan

D’après PETER PAN OU L'ENFANT TRISTE

de Kathleen Kelley-lainé

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
NEVERLAND Nul part/Jamais (une fuite)

« J’avais fait de « nulle part » ma maison et du pays du Jamais-Jamais mon univers ».

 

HORS DE L’ESPACE

« Peter était persuadé que les bébés, avant de naître, sont des oiseaux, et qu’il pouvait encore voler » (pas de pesanteur).

« Il faut peser les bébés très vite à leur arrivée pour leur donner du poids et qu’ils ne risquent plus de s’envoler ».

« Quand un bébé est bien tenu dans les bras de sa mère, une sensation de pesanteur commence à s’installer en lui…  Petit à petit, les ailes tombent, le bébé prend du poids, il a assez de confiance pour vouloir marcher dans le temps… Cette conviction d’être s’accompagne de la faculté de sentir, d’aimer ».

« Peter voulait tant échapper au destin d’un être humain qu’il était déterminé à rester un oiseau, comme avant sa naissance ».

« Tant que le Jamais-Jamais reste intouché, secret et hors de vue, rempli d’objets de notre préhistoire, nous ne pouvons que soupçonner le poids qui alourdit notre quotidien. Parfois, il ne reste plus de place pour vivre, sentir, et aimer ».

« On reconnaît un enfant triste à sa grande légèreté ».

 

HORS DU TEMPS

« Au Jamais-Jamais, le temps n’existe pas ».

« Le petit garçon qui refuse de grandir… son histoire traite d’enfant abandonné ».

« Toutes les cultures, toutes les religions, ont inventé des rites de passage… Pour s’assurer qu’il n’y aura pas de retour possible (…) Pour cela, il faut un passeur, qui a expérimenté cette épreuve et à qui on légalement accordé le droit de faire traverser les autres (…) L’enfant triste est celui qui n’a pas pu passer. Tous les enfants grandissent un jour… sauf un, l’enfant triste (…) Quand le passage ne se fait pas… Le passé s’infiltre trop dans le présent, le futur se met à ressembler au passé ; les sexes et les générations se confondent ; les parents ne sont plus les parents, les garçons et les filles deviennent semblables, et les enfants jouent à être les parents des parents ».

« Afin de ne pas trop souffrir, l’enfant triste est obligé de « tuer » les souvenirs chargés d’une grande émotion ».

« Les oublis de Peter sont l’indice de sa profonde tristesse et de son incapacité à s’attacher véritablement à quiconque ».

 

NI LA VIE NI LA MORT

« Il arrive à l’enfant triste de sentir, sans même en avoir conscience, qu’il ne devra pas dépasser un certain âge ».

« Peter est souvent là quand il s’agit de la vie et de la mort ; il attend son heure pour emmener avec lui les enfants qui tombent des berceaux, faute d’être suffisamment tenus ».

« Quand l’incapacité de ressentir est assez puissante pour éteindre chez un enfant jusqu’à la peur de la mort, c’est que celui-ci ne peut aller plus loin dans la désolation et le désespoir ».

« Et si la mort était la plus grande des aventures ? », dit Peter Pan.

 

NARCISSISME

 

LES ANGES N’ONT PAS DE SEXE

« Un enfant triste a besoin de croire à la possibilité d’être à la fois garçon et fille, homme et femme »

« Si Peter est parti de chez lui le jour de sa naissance, c’est bien parce qu’il voulait garder les deux désirs, garçon et fille ».

« Etre fille ou garçon pour un enfant triste pèse beaucoup plus tard qu’être les deux à la fois, ou rien du tout. Car choisir son sexe, c’est accepter de grandir, donc de mourir un jour. D’ailleurs les anges n’ont pas de sexe ; en compensation, ils ont des ailes… ».

 

MISE EN SCENE DE SOI : UN JEU

« L’enfant pour toujours est devenu la source d’inspiration du petit Barrie dès l’âge de six ans. Quand il ne jouait pas le rôle de son père mort, il s’inventait un grand nombre de personnages, qu’il s’amusait à mettre en scène… »

« Un enfant triste ne sait pas le mal qu’il peut faire à quelqu’un qu’il aime, il ne peut pas sentir la tragédie »

« Tout ce qu’il fait de gentil, de tendre, de généreux, il ne le fait que pour qu’on lui présente un miroir dans lequel il pourra avoir l’impression d’exister ».

« Quand un enfant triste est un peu perdu, il suffit de lui dire à quel point il est formidable, indispensable (en quelque sorte de lui recoller son ombre) pour qu’il retrouve aussitôt son entrain ».

« La stratégie choisie par Peter, à savoir être gai, innocent et sans cœur n’est pas facile à adopter car le crocodile reste toujours redoutable »

« L’enfant triste joue avec ce qu’il n’a pas et il semble très fier de lui. Il est prêt à tout faire pour qu’on l’admire et qu’on le respecte, pour parvenir enfin à exister dans le regard d’un autre, même s’il n’a pas pu exister dans le regard de sa mère »

 

LA MÈRE ET LE PARADIS PERDU

« L’enfant triste ne peut pas vivre sans son double. De même qu’il a dû renoncer à avoir une mère pour lui, il a toujours besoin d’une présence pour se sentir exister. Si le double le quitte, il meurt… Peter a besoin des garçons perdus et ne supporte pas de les voir grandir ! »

« Toute relation intime et durable est toujours teintée d’ambivalence ; c’est-à-dire que l’amour et la haine s’y mêlent à un moment ou à un autre. La seule relation exempte de ces doubles sentiments est celle qui existe entre une mère et son fils ; car une relation fondée sur le narcissisme n’est pas perturbée par ces rivalités »

« Tuer ou être tué. Ce sont les règles de base sur l’île. Il y est interdit de grandir et de prononcer le mot « mère » »

« Peter ne veut pas changer… Qu’a-t-il peur de perdre ? »

« Le Jamais-Jamais est un trou rempli d’objets perdus auxquels l’enfant est incapable de renoncer ».

« Il n’y a pas de mauvaises surprises au Jamais-Jamais, rien que des aventures »

« L’enfant triste, incapable de quitter la mère, continue de la chercher dans toutes les femmes ».

« Rien ni personne au monde ne pouvait convaincre Peter de quitter le Jamais-Jamais, tellement il s’était accroché à l’image négative de sa mère »

 

PAN/CROCHET moitié/moitié

« Peter Pan, chef des garçons perdus, et Crochet, Chef des pirates. Ne s’agit-il pas d’un seul et même personnage ? ».

« Crochet est le plus triste des enfants tristes ».

« L’enfant triste a parfois un père Crochet… Il plante ses crochets dans les flancs de son fils et s’agrippe à ce jeune double de lui-même… L’enfant triste est ainsi empêché de vivre sa propre vie… ».

« Un père Crochet a besoin de la présence de son fils, seule justification d’une vie sans plaisir, afin de lui transmettre sa blessure »

« Peter Pan fantasque, vantard et sans mémoire et Capitaine Crochet cruel, peu sûr de lui et déprimé »

« Le petit bouc tragique, sacrifié jadis au cours des fêtes de Dyonisos ; moitié dieu, le dieu Pan et moitié diable, dieu de luxure et de putréfaction (…) Peter; un moitié-moitié (…) Le geste de ce petit bouc tragique qui sacrifie sa vie pour enfin toucher sa mère, pour lui faire mal et plaisir à la fois, c’est la naissance de Peter Pan ».

 

QUAND IL GRANDIT

« L’enfant triste ne peut pas vivre sans son double. De même qu’il a dû renoncer à avoir une mère pour lui, il a toujours besoin d’une présence pour se sentir exister. Si le double le quitte, il meurt... Peter a besoin des garçons perdus et ne supporte pas de les voir grandir ! »

« Un enfant triste, quand il commence à grandir, est souvent très responsable, soucieux du bien-être de ses parents, de celui de ses frères et sœurs… Il ramasse le plus faible, il a une solution pour tout… L’enfant triste devient assistante sociale… médecin… psychanaliste… »

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